En mots et en images, une invitation à penser le don, le désir, le partage.
En inventant cette forme de dialogue des mots et des images, Marcella et Elsa Hieramente proposent une méditation singulière autour de l’acte d’aimer. Non pas décrire, ce serait figer ; non pas démontrer, ce serait défaire. Mais bien ouvrir, grand : les bras d’abord et puis les yeux et puis…
Ce recueil, quel que soit l’âge ou les amours de son lecteur, suscite l’attention. Sa justesse tient en partie à sa grande sobriété traversée par des courants d’air, de légèreté, de lumière, tient à la place qu’il laisse à l’ambivalence et à l’adversité.
Les phrases simples, au-delà de ce que pourrait laisser penser leur formulation, ne sont ni déclarations, ni constatations : elles questionnent sans imposer de répondre ; suggestions, métaphores, visions, elles font signe. Les illustrations, traits noir sur blanc, préoccupés par la couleur, donnent des contours à la présence, font se succéder, s’entrecroiser, la douceur, la gravité, l’onirique, l’insolite…
Les unes et les autres présentent d’emblée un caractère d’évidence et cependant, jouant des décalages de tons et de significations, des différents niveaux de lectures, s’offrent au temps qui passe.
Parce que « les gens qui s’aiment ne proposent rien de spécial », les gens qui s’aiment s’intéresse au commun, au geste quotidien. C’est en réfléchissant le comment et non pas le pourquoi, en s’adressant ainsi à l’autre, le lecteur, l’être aimant aimé, que les pages de ce livre invitent à donner un sens à la rêverie, à poursuivre une présence au monde vibrante, intense, et, ensemble, à porter demain.
Elise Bétremieux